Source: Tribune du 21 juin 1997, Cahier 1
Auteur: Pierre-Yvon BÉGIN
Sherbrooke
Crédit photo: Imacom Daguerre par Claude Poutin
La passerelle de la rivière Magog en chantier
Les travaux de construction de la future passerelle qui enjambera la rivière Magog au centre-ville de Sherbrooke vont bon train. Cette passerelle, faisant appel à des matériaux de construction révolutionnaires et érigée au coût de 683 000$, sera accessible aux piétons et cyclistes dès le mois d'août. Hier, les employés de la firme Pomerleau Construction, chargée du contrat, procédaient au coulage du béton dans le pilier principal sur la rive nord de la rivière Magog, juste en face du salon de quilles Abénaquis. La future passerelle nécessite quatre piliers et deux culées. Déjà, les deux piliers et la culée de la rive sud de la rivière ont été construits.
Rappelons que cette passerelle sera «intelligente» puisqu'elle sera reliée directement au Département de génie de l’Université de Sherbrooke et son Centre d’excellence sur le béton haute performance. La passerelle. première application industrielle d'un nouveau procédé mis au point à l’Université de Sherbrooke, devrait également servir de vitrine technologique pour intéresser des clients éventuels.
La semaine prochaine, les ouvriers aménageront une digue jusqu'au centre de la rivière à partir de la rive sud. Cette digue permettra d’ériger un pilier temporaire au centre du cours d’eau. Par la suite, elle sera utilisée pour amener les six sections de dix mètres, qui composeront la future passerelle, une fois réunies.
Chaque section pèse quinze tonnes, soit trois fois moins que le béton conventionnel, tout en présentant une résistance nettement supérieure. Les six sections seront transportées à Sherbrooke le lundi 7 juillet depuis l’usine de Béton Bolduc à Sainte-Ma- rie-de-Beauce où elles ont été construites en mars dernier.
Elles seront par la suite hissées jusqu'à leur position définitive à l’aide d’une grue.
Site archéologique?
Les travaux de construction n’ont débuté qu’il y a une quinzaine de jours le temps que prenne fin la période de frai des poissons, qui optent pour le confluent des rivières Magog et Saint-François pour leur reproduction. Ce secteur devait également être fréquenté par les tribus Abénaquis. À la Ville de Sherbrooke, responsable des lieux archéologiques sur son territoire, on ne pouvait confirmer, hier, si l’intérêt archéologique des lieux a été vérifié avant d’entreprendre les travaux.
Ingénieur du Groupe Teknika qui supervise les travaux, Pierre Blais affirmait à La Tribune que I'excavation réalisée n'a pas mis à jour des pièces dignes d'intérêt.
Les employés de la firme Pomerleau Construction procédaient hier au coulage du bétondu pilier principal sur la rive nord de la rivière Magog. L'ouvrage supportera bientôt la passerelle pour piétons et cyclistes qui enjambera la rivière.
Il faut comprendre que nous sommes au centre-ville et que l'on a employé toutes sortes de matériaux pour effectuer du remblai, dira-t-il. On trouve de la brique, du verre. toutes sort de choses. Nous n'avons pas vu de pointes de flèche. Nous sommes plutôt tombés sur un tuyau d’égout, sur de la cendre d'une ancienne fonderie, de la charpie de métal et des morceaux pour faire des moules.»